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lundi 19 décembre 2011

Educ’Hacktion : des Nouveaux Profs avec les Nouveaux Etudiants (ou l’inverse)

J’ai hacké l’éducation.
OK c’est pas la première fois que je pirate le système : quand je prépare une mise en situation, une énigme ou un jeu pour faire mon cours sur le développement durable ou sur l’histoire médiévale, c’est un peu du piratage : bien sûr la salle de classe est mon bateau, mais je prends le droit (au nom de ma liberté pédagogique, bénie soit-elle) de prendre d’assaut la situation d’apprentissage et de transformer mes élèves en acteurs, en chercheurs, en experts pour réaliser une tâche que j’ai imaginée capable de les mener vers les notions du programme (non non je ne l’oublie pas celui-là : je suis fonctionnaire, j’obéis, dans la limite de mon devoir de désobéissance qui me ferait refuser de chanter "Maréchal" en début de cours, ou équivalent). Je suis déjà une pirate, donc. Mais une pirate un peu ridée. Et là, je me suis fait aider par des JEUNES.


La suite de l'article

samedi 27 août 2011

Twitter expliqué à ...

... À Roxane, par exemple, qui vient d'arriver sur Twitter et se demande comment ça marche. Ou à ma maman, ce matin, qui me posait aussi la question. Pour répondre, fastoche : Internet est plein de sites qui expliquent très clairement le principe de Twitter, par exemple :


On trouve aussi des lexiques Twitter comme celui de Presse-citron ou cet autre très court qui en vaut bien un autre, et même un article qui explique à quoi ça sert, Twitter, en vrai dans la vraie vie.
Mais voilà. Je l'aime bien, Roxane, et ma maman je l'adore, alors ces pages froides et sans émotion ne me satisfont pas vraiment, et puis j'ai envie de leur expliquer Twitter avec mes mots à moi, mes émotions à moi, toute ma subjectivité.
Mon Twitter, donc. 

Pour moi, Twitter, c'est ... des gens : un ensemble disparate (mais pas totalement) de gens que je suis et qui me suivent (ou pas), que j'ai choisis soit parce que je partage quelque chose avec eux (un lien dans la vraie vie ou un intérêt commun, du tricot à l'éducation). Parfois on papote et ça doit être pénible à suivre :
Moi : "Bonjour Twitterworld ! Grasse mat ce matin !"
Machin : @cjouneau "salut moi aussi grasse mat' mais là faut que je fasse à manger. Belle maman à midi"
Moi @machin : "Essaie le saumon magasine au barbecue trop bon"
et caetera et caetera. 
Parfois on partage :
Moi : "Encart de Libé, je tilte sur "la jeune fille n'est pas femme de ménage". Pq cette remarque ? Parce qu'elle est noire??? http://t.co/173Luop"


Machine @cjouneau " elle va pas être secrétaire à la défense non plus, en plus il parait que son père est un intégriste (muslim of course) ;-)"
et sur l'éducation, ça peut être vraiment intéressant. Parfois la conversation se poursuit ailleurs, pour avoir plus de place : sur Skype ou autre outil de clavardage ("chat"), par courriel, ça dépend un peu du nombre de gens et de leurs habitudes en matière de communication numérique. S'organisent parfois sur Twitter de véritables conversations collectives, comme le "#ClavEd". Dans ce cas, il suffit d'ajouter le code # suivi du mot-clef choisi collectivement (comme vous l'avez fait pour #crapweb2). En cliquant sur le mot clef, on accède à l'ensemble de la conversation (enfin dans un monde parfait parce que quand les tweets sont trop nombreux, tintin !). Ces conversations générales sont sympas mais 1- un peu difficiles à suivre (50 tweets à la minutes, c'est la limite maximale de ce que mes yeux peuvent suivre) et 2- pour les gens qui te suivent et ne sont pas intéressés par la conversation, c'est rien pénible.
Sur le même principe, lors des conférences, les auditeurs prennent des notes sur Twitter, notes qui se mélangent avec les réactions des "followers" (les gens qui suivent le mot-clef de la conférence sur Twitter). Ces conversations et ces conférences font parfois, trop peu souvent cependant, l'objet de compte-rendus qui sont la base d'une réflexion peut-être plus aboutie que ce que rendent possible les 140 caractères.

Et puis Twitter c'est aussi la "sérendipité". Parce que tu t'abonnes aux flux de gens qui ont un de leurs centres d'intérêt en commun avec toi, mais qui en ont des tas d'autres aussi que tu découvres, et qui connaissent d'autres personnes que tu rencontres toi aussi. Quand je dis "rencontre", je parle dans un premier temps de lecture numérique, puis de conversations, et puis souvent de rencontres réelles et très riches. Parfois ces rencontres sont organisées, ce sont les "Tweet up", Tweetaperos" ou quel que soit le nom qu'on leur donne. Je m'y suis souvent ennuyée. Parfois tu retrouves l'un ou l'autre de tes contacts dans un événement (@Karinesperanto aux Assises du Crap en octobre à Paris) ou tu décides d'organiser la rencontre, pour le plaisir d'une sortie découverte. Ces rencontres virtuelles et réelles t'offrent des opportunités très concrètes et enrichissantes : un échange entre deux classes, un travail en commun entre deux enseignants ou entre toi, enseignante, et un autre, peintre, architecte, paysagiste, avocat, ou que sais-je. Et parfois, c'est le hasard, une réelle amitié. Comme à la chorale ou dans une troupe de théâtre !

Last but not least : Twitter, c'est un regonfleur de moral. Sur Twitter, la sociabilité est un peu à l'américaine : nous formons une communauté soudée dans le monde virtuel (parfois ça se traduit dans le monde réel : des fleurs qui arrivent près d'un lit d'hôpital, quelqu'un qui vient te chercher là où tu es en panne de voiture, plus rarement on t'amène un café au lit faut pas trop en demander quand même), ça semble un peu artificiel : tout le monde s'extasie sur ton dernier billet de blog pourtant pas si terrible, tout le monde trouve géniale la dernière activité péda que tu partages, et te remonte le moral quand tu sors de cours complètement démoralisée. Et pourtant ça ne s'arrête pas là : après les compliments qui font vraiment carrément beaucoup de bien (je ne vais pas mentir ce serait pas beau !), viennent les remarques constructives qui te permettent d'avancer. Les coups de main, et jamais les coups de pied. La sociabilité américaine sans l'hypocrisie (ou alors avec une hypocrisie qu'on ne voit pas, ce qui revient au même). J'ai très vite quitté les forum qui, jusqu'à il y a quelques années étaient les chouchous du web, parce qu'on se fait tout le temps engueuler :

Moi : "Salut, je cherche des informations sur l'histoire de l'Afrique au Moyen-âge ! Quelqu'un ?"
Historien_en_folie : "Tin yenamar des glandu qui regarde pa ds les ancien topic ! On é pa à la FNAC ici !"

(Tu auras remarqué que l'orthographe de Twitter n'a rien à voir avec celle des forum. Il est très (très) mal vu d'écrire en langage SMS et quand tu fais des fautes d'orthographe, il y a même parfois des robots ( des "bots") pour te corriger).

Sur Twitter, à la question :
Comment récupérer un vieil IBM ThinkPad dt on a perdu le mdp supervisor ? CD dispo. urgent pr un gars de cette île perdue du Kenya. thks 
(oui, on peut tolérer les abréviations quand même mais pas trop)
On me répond :
Equinoxfr_org @cjouneau comme ça dangerousprototypes.com/2011/06/10/ibm… #diy
(et c'est pareil pour la plupart des sujets)

Je te passe les 140 caractères qui te permettent de savoir très très vite si c'est du lard ou du cochon, si le contenu est susceptible de t'intéresser ou pas.
Enfin, Twitter c'est parfois des jeux (la #photodevinette ou des jeux littéraires sympas), des rigolades, des flâneries (j'aime bien le compte @homophonies par exemple, mais il y en a sûrement d'autres).


Pour conclure, je ne crois pas que Twitter soit indispensable. On peut s'informer, avoir des collègues et des amis, faire des rencontres et se distraire autrement. Twitter ne convient sûrement pas à tout le monde : il faut accepter de "rater" des bouts de conversations et des informations qui passent, de ne pas être "connecté" en permanence, et faire son deuil de pouvoir tout lire et tout suivre. C'est comme quand tu es à côté d'un bavard intéressant : au bout d'un moment, il parle il parle et toi, tu zappes, tu n'écoutes plus, ton esprit vagabonde, et puis ton oreille capte un mot qui t'intéresse et ton attention se rebranche. Twitter, c'est un peu pareil pour moi. Mais je connais des gens qui ne supportent pas les bavards, même intéressants...
En somme, il en est de Twitter comme de tous les outils : on aime ou on n'aime pas s'en servir. C'est un peu comme pour écrire : d'aucuns préfèrent les stylos billes, d'autres les plumes. Certains DÉTESTENT les feutres. Pour s'informer, échanger, communiquer, j'aime Twitter, mais je comprends que d'autres détestent, ou préfèrent les blogues, les sites internet, les agréagteurs de flux ou le journal.



Je ne suis pas bien sûre d'avoir répondu à la commande de Roxane ni à celle de ma mère... mais j'espère leur avoir été utile. A elles ou à d'autres !



vendredi 19 août 2011

Jouons aux lego pour apprendre comment fonctionne un ordinateur

Ben oui, moi aussi je croyais que c'était hyper sérieux cette conférence mais ... voilà une photo de l'atelier du matin.




Vous ne rêvez pas : des profs, un chercheur et je ne sais qui encore en train de jouer aux lego. La première épreuve a été remportée haut la main par Eric Sanchez qui a su faire un canard en moins de trois minutes. La dame qui a perdu (son canard ressemblait à un pont, mais à sa décharge elle n'avait jamais vu de canard) a gagné l'épreuve suivante : reconstituer au choix le transfert des données sur une clef usb, la numérisation des images, la défragmentation d'un disque dur ou ... zut j'ai oublié mais vous voyez un peu le genre. Un truc pour les profs de techno (mais IIGWE ça veut dire : Internet AND informatics, alors il faut un peu d'informatics) que la dame a brillamment réussi parce qu'elle savait visiblement beaucoup mieux comment fonctionne un memory stick qu'un canard...
On a aussi joué à être un microprocesseur et moi j'étais l'unité centrale, le chef quoi...
Bref on a bien rigolé et je me suis dit qu'on pouvais faire des trucs similaires en histoire ou en géo (construire un territoire en légo ? jouer à être la démocratie athénienne ?).
Je n'ai pas le temps de vous raconter la conclusion du colloque parce que :
1- j'ai pas tout écouté je twittais avec l'atelier web 2.0 des Rencontres du Crap et j'ai beau être multitâche, je suis pas non plus WonderWoman
2- Quand on est à Mombasa on passe pas sa soirée devant l'ordinateur
3- La prochaine fois vous soumettrez un papier et vous verrez par vous-même. C'est à Manchester en juillet 2012, c'est moins sexy mais ce sera très sympa aussi vous verrez !
Quand j'aurai le temps, je vous raconterai aussi l'atelier web 2.0 de Steve Wheeler, très marrant, on s'est balancé des boulettes de papiers, collé des post it partout, marrant comme tout.
Pour conclure, des gens très généreux et bosseurs, ces membres de la commission technique n°3 de l'IFIP !


mercredi 23 février 2011

Pourquoi je suis fière d'avoir participé à la création d'e.l@b

(Cet article est une copie d'un article écrit sur Facebook, mais comme tout le monde n'est pas inscrit sur Facebook et a bien raison de ne pas l'être, voici le texte)


Le 8 janvier 2011, j'ai retrouvé une dizaine de collègues dans les locaux de ce qui n'était plus l'INRP depuis quelques jours déjà pour fonder une association nouvelle, e.l@b. Des associations, il s'en fonde tous les jours et je suis membre de quelques autres, alors pourquoi faire tout un plat de celle-là au point d'y consacrer un "article" sur Facebook (et le 1er de surcroît) ?

Il faut faire un petit historique de cette fondation : depuis quelques années, j'échangeais beaucoup avec des collègues - copains d'histoire - géo, et je goûtais au plaisir d'échanger sur une plateforme Ning des "work in progress", des idées à partir desquelles nous construisions ensemble des démarches adaptées à nos situations particulières. J'aimais particulièrement l'absence de jugement, le goût du partage, le plaisir évident de réfléchir ensemble, d'apprendre ensemble qui s'est épanoui dans le travail que nous avons effectué pour lelivrescolaire.fr. Et puis est venu l'INRP qui m'a montré l'importance des références théoriques dans nos pratiques quotidiennes. Des cadres théoriques que nous mettons parfois en pratique de manière instinctive, mais qu'il est important de reconnaître aussi formellement. Enfin sont venus l'outil Twitter et l'association CRAP-Cahiers Pédagogiques qui m'ont donné le goût et le moyen de l'échange au delà de ma discipline dans laquelle je commençais à me sentir à l'étroit, et celui d'échanger aussi avec le primaire qui a tant à nous apprendre.

Depuis quelques mois, quelques Twitterfriends exprimaient leur désir de bénéficier eux-aussi de cette qualité d'échanges, et me donnaient envie de structurer nos conversations informelles pour aller plus loin, concrétiser dans des projets communs.  Libre des Clionautes dont je m'étais éloignée, j'ai donc pu participer à la création d'e.l@b qui rassemble tout ce que j'aime dans la réflexion autour de l'éducation telle que je la pratique au quotidien. C'est aussi un défi à relever que de mener à bien un projet ambitieux tel que celui-là. Il aurait pu se mener au sein du CRAP, mais nous avons choisi de nous construire un peu à l'écart de cette institution historique et un peu intimidante. Je sens tout de même e.l@b très proche de cette association...

Je trouve très symbolique que e.l@b, cette association qui mêle recherche et enseignement, qui veut penser l'école hors des carcans institutionnels, se crée dans les bâtiments de l'ex-INRP. C'est un beau parrainage pour nous, et un signe d'espoir que le partenariat enseignant / chercheurs puisse s'épanouir ailleurs.

Pour répondre à ceusses (c'est du ch'ti) qui râleraient comme quoi que "Comment ça se fait que e.l@b est sur Facebook, ce suppot de satan qui ne respecte pas les droits fondamentaux" :
  1. Nous sommes en train de réfléchir à un site qui remplissent notre super cahier des charges 2.0 et c'est assez long. 
  2. Vous avez déjà essayé d'acheter un nom de domaine et un bout de serveur ? Trop facile ! Il faut aller sur Gandi.net,  choisir le nom qui vous convient (jusqu'ici tout va bien) et payer la somme symbolique de quelques euros par ans. Avec votre carte bleue. Autrement dit avoir un compte en banque. Autrement dit avoir obtenu tous les papiers qui vont bien pour ouvrir le compte en banque, obtenir un rendez-vous avec le banquier, remplir les dossiers.... Ben ça c'est long. Alors en attendant, nous avons une jolie page Facebook et un beau logo.