mardi 22 mars 2011

Pourquoi j'ai rendu privé mon compte Twitter

(Enfin, l'un de mes comptes Twitter, hé hé)

Ce que j'aime dans Twitter, c'est sa capacité à me mettre en contact avec des gens que je n'aurais pas imaginé fréquenter dans une sphère presque privée. Journalistes, professionnels de ci ou ça, ministres et puis ... élèves (pas forcément les miens), avec lesquels il me semble possible d'établir des échanges basés sur l'écoute, le respect mutuel et non sur le rapport hiérarchique.
Pour ça, il me semblait qu'il valait mieux un compte public dans lequel je mêlerais, dans un équilibre difficile, les tweets "professionnels" et sérieux d'une part, et l'expression de sentiments ou de ressentis plus personnels d'autre part, qui me semblent favoriser les échanges et susciter les conversations.
Alors j'ai laissé mon compte ouvert, certains élèves se sont abonnés, d'autres sont allés voir mon profil de temps à autre... et j'ai twitté mes enthousiasmes, mais aussi mes difficultés et mes doutes.
Et puis il y a eu ce tweet :

Si vous êtes prof, vous saurez ce que je veux dire : j'ai toutes les consignes de corrections officielles, je me suis coordonnée avec mon collègue, j'ai la méthodologie, bref... un prof c'est comme ça, ça s'adapte à toutes les situations nouvelles. Non, ce qui est dur, c'est de mettre des sales notes parce que c'est comme ça que c'est marqué dans les consignes, qu'on ne sait pas exactement quelle dose d'indulgence on peut introduire dans le barême... D'ailleurs vous aurez remarqué que je ne trouve pas difficile de CORRIGER le bac blanc mais de le noter. 

Hé ben c'est pas ça que mes élèves de Terminale ont compris.

Ce qu'ils ont compris c'est que je ne suis pas compétente pour corriger leur bac blanc, du coup ça les inquiète et du coup... ils sont pas très contents. Bon, au moins s'ils lisent ce billet ça leur ré-expliquera.

N'empêche que c'est cette situation qui m'amène à rendre privé mon profil Twitter. Parce que je comprends bien leur besoin d'être rassurés quitte à nier la réalité (ben oui, il y a des profs qui n'ont jamais corrigé le bac et qui leur mettent des notes, et même au bac ! et oui aussi, un prof ça se goure des fois souvent vu qu'on passe notre journée à parler) mais que je ne veux pas renoncer à exprimer mes doutes sur Twitter.
J'ai donc rendu privé mon compte Twitter, sans exclure les élèves déjà abonnés, mais en les avertissant qu'ils s'exposent à lire mes incertitudes, mes âneries parfois (si on peut plus déconner alors !) et que je n'aimerais pas qu'ils diffusent à l'extérieur ce qu'ils lisent sur ce canal.

Je ne sais pas si c'est un renoncement. J'avoue être fatiguée de justifier sans arrêt mes choix pédagogiques, lasse de me demander si insulter dire du mal du Front National sur un fil suivi par mes élèves peut m'attirer des ennuis et exaspérée de devoir corriger des copies (1)(2). Alors je fais une pause dans l'ouverture, le temps que mes Terminales chéris (si si en vrai ils sont sympas et intelligents) soient tous assez mûrs pour supporter l'incertitude.

(1) Ah bon, "fermer" mon compte Twitter ça va pas aider pour les copies ??? M... alors !
(2) 20/20 coeff 5 à qui m'invente un système informatisé qui note les copies à ma place sans entraîner la révolution dans les classes.

PS : c'est marrant mes élèves n'ont rien dit sur ce tweet-là
Pourtant j'aurais aimé avoir leur avis sur le sujet que je dois évoquer là-bas, dans le thème général "École et société : tensions et mutations" 
j'ai choisi d'évoquer : 
"Le web 2.0 un chantier pour l’école"
Dites, mes élèves qui lisent mes tweets et mon blog, ça vous dit d'en discuter ? 

PS2 : j'ai toujours un compte Twitter public à destination de mes élèves qui est @cjouneausion (on se refait pas quand même)

dimanche 6 mars 2011

Je retourne bloguer à Ludovia !

Youpi ! Je retourne bloguer à Ludovia ! Bon, ceux qui lisent ce blog (il y en a, j'en ai croisé quelques uns !) se souviennent que j'y étais allée l'an dernier déjà, ce n'est donc pas une découverte. Alors pourquoi bigre est-ce que je saute ainsi de joie sur mon clavier ?

Allez j'explique


Ludovia, j'y suis allée en 2009 pour la première fois pour parler dans une table-ronde. J'y suis arrivée hyper stressée, seule dans un lieu inconnu du bout du monde (qui me contredira ? Ax-les-Thermes c'est là !). Mais ça n'a pas duré longtemps. D'abord j'y avais des connaissances, et pas des moindres (je ne vais pas les citer, mais ils et elles sont vraiment formidables). De plus, il faut l'avouer, l'atmosphère à Ludovia est vraiment particulière : s'y côtoient des représentants des collectivités, du ministère de l'éducation nationale, des entreprises liées aux technologies éducatives et des enseignants dans une ambiance à la fois estivale (ben oui c'est en août), festive (la faute à l'organisation qui fait des barcamp dans des bars), détendue (A Ax-les-thermes, il y a des thermes, si si ! Et les thermes ça détend. C'est connu.) et aussi, vous me croirez ou pas, studieuse. Cette vidéo de l'équipe Spiral en témoigne joliement.


Ludovia 2010
envoyé par alixpoulot. - Plus de vie étudiante en vidéo.

Peut-être suis-je naïve (sûrement un peu, j'aime bien) mais pour autant que j'ai pu le constater ces trois dernières éditions de Ludovia, tout le monde semble là pour faire avancer le système éducatif vers une meilleure (quantitativement ET qualitativement) utilisation des technologies en éducation. Les collectivités et le ministère qui financent respectivement - je caricature - le matériel et les ressources et voudraient que tout cela ne reste pas dans les placards ; les enseignants qui aimeraient utiliser tout ça au mieux et être super bien équipés mais sans gaspiller l'argent public ; les chercheurs qui voudraient analyser les pratiques et les vendeurs qui veulent vendre (bon, eux j'ai moins confiance dans leur bonne volonté, mais ils sont sympas quand même, pas vrai messieurs e-instruction et Maxicours ?). En vrai de vrai, si je veux être honnête, les "vendeurs" ont aussi intérêt à faire avancer la discussion puisqu'ils veulent fabriquer (et vendre) le matériel le mieux adapté aux besoins des enseignants, ou des parents, ou de la collectivité, ou du ministère*.

Et dans toutes ces joyeux échanges dans et hors les salles de conférence, peu importe votre statut dans cette société hiérarchisée : on vous écoute. Ça ne garantit pas qu'on fera comme vous dites, d'ailleurs des fois il vaut mieux (oui oui on entend aussi des âneries à Ludovia, même des fois c'est moi qui les dis). Mais il n'y a pas de barrière tangible entre les messieurs et mesdames du ministère et les petits profs. Remarquez que croiser monsieur (ou madame) du ministère en slip de bain dans le caldarium, ça aide à oublier la hiérarchie...
Donc, je suis contente d'être réinvitée à Ludovia en 2011.

Mobilité et ouverture : à vos claviers !

Cette année, le thème de Ludovia c'est : Mobilité et Ouverture. Et, donnant ainsi un premier élément de réponse à leur thématique, l'organisation ouvre un wiki pour tenter de définir les deux termes-titres. Moyennant une inscription (gratuite, hein, on ne va pas commencer !) sur leur wiki, vous pourrez proposer vos éléments de définition. Et vous savez quoi ? Ca m'aiderait beaucoup que vous y participiez parce que j'aimerais bien qu'on avance sur le sujet, moi qui me sens coincée entre le brevet et le bac, entre les murs de mes classes et de mon lycée, entre les login et mots de passe de mon futur ENT.

Alors lâchez-vous, allez-y, c'est !

Et puis mes collègues les profs : n'hésitez pas à venir à Ax-les-thermes. Il me semble me souvenir que c'est gratuit pour les enseignants et, juste avant la rentrée, ça remet dans le bain sans souffrir !


*Manque pas quelqu'un ?