mardi 8 mai 2012

Mon colloque au Canada


Des écureuils, j'en ai vu le matin pendant les footings sur le mont Royal, mais assez peu dans les couloirs de l'hôtel qui accueillait le colloque international sur les Tic en éducation (et qui ressemblait d'assez loin à une cabane de toutes façons).
Je vous dis tout de suite ce que j'ai adoré dans ces deux jours et ensuite, je fais ma française (je râle, un peu).
Annie et Jean-Yves (ils sont beaux hein !)
J'ai adoré +++ l'atelier d'Annie Coté (Vous la connaissez ? C'est @Annierikiki) qui, accompagnée de Jean-Yves Fréchette dans un duo admirable, a présenté ses activités de Twittérature. Annie enseigne le français en 5ème secondaire (ses élèves ressemblent à nos lycéens) et une partie de ses activités se font à l'aide de Twitter : rédiger une petite annonce, un horoscope ou une définition en 140 caractères pour les amener à écrire, soigner la syntaxe et l'orthographe dans l'esprit de Twittérature expliqué par le pétillant Jean-Yves Fréchette, co-créateur de l'Institut de Twittérature Comparée : de la littérature en 140 caractères, une réinvention de l'écriture minimaliste mais qui en dit tant... En quelques exemples l'essentiel était dit : 140 caractères, c'est déjà beaucoup, c'est déjà beau, parce que de la contrainte naît parfois l’œuvre. Mais 140 caractères, ça n'est pas tout et Annie et Jean-Yves ont présenté l'outil (inspiré par Twitter, ses cases et ses caractères) pour rédiger au-delà. Twittexte est L'outil pour lequel je me reconvertirais bien en prof de français dans une école québécoise (oui, bon, sinon il y a aussi le beurre d'érable mais c'est pas un outil). Une histoire de cases limitées en nombre de caractères, auxquelles on attribue une fonction (introduction, liaison etc... ça dépend un peu des exercices travaillés), dans lesquelles les élèves écrivent, puis qui se lient entre elles pour créer le texte. Un espace où l'on peut collaborer, échanger, peaufiner avant de communiquer son texte vers le world wide web. Wouaouw.
Je dois dire que j'ai loupé l'atelier de ma copine Nathalie Couzon (@Nathcouz) mais j'ai papoté avec elle et j'adore aussi sa vision des choses, ouverte, créative, partageuse... J'aurais bien mis ici son prezi mais le lien ne fonctionne pas ce soir.  Il s'appelle : "et si 140 caractères c'était assez ?" mais évoque lui-aussi l'idée que Twitter donne envie de les dépasser. De la contrainte naît l'envie.

Ces petites veinardes avaient une heure pour présenter leur remarquable travail. Trois heures auraient été insuffisantes mais moins que le quart d'heure alloué aux autres intervenants. L'équipe du musée McCord de Montréal a présenté ses réflexions autour des outils mobiles de muséographie. Margot Kaszap de l'université Laval nous a parlé d'un projet passionnant, GeoEduc3D, notamment sur l'aspect réalité augmentée : comment utiliser les outils géomatiques mobiles (outils numériques de présentation et de traitement des données géographiques, depuis les globes virtuels - google earth - jusqu'aux outils de géolocalisation, de cartographie, et les SIG) pour développer les compétences spatiales ? Un projet qui mêle cartographie, réalité augmentée et sorties terrain.
J'ai aimé aussi la présentation d'Antoine Mian : il a analysé la création spontanée d'un groupe Facebook par ses étudiants pour préparer un exposé pendant la période de crise politique en Côte d'Ivoire. Vraiment passionnant de voir des étudiants s'organiser, se former les uns les autres. Et de constater qu'en Afrique comme en France, Facebook pose les mêmes questions : vie privée / vie publique, protection des données personnelles, rôle de l'enseignant, creusement des inégalités, formation aux medias... Les échanges avec les collègues du Burkina et du Mali ont été aussi vifs que dans nos salles des profs !


Bon, maintenant que j'ai passé une heure sur ce billet je n'ai plus de temps pour râler. De toutes façons je ne me souviens plus de ce qui m'a déplu. C'est la faute à @nathcouz, à @annierikiki, @jyfrechette, @australopitek et @flomeyer avec qui j'ai passé ma dernière soirée montréalaise. Nous avons parlé twittérature, littérature, grèves étudiantes jusqu'à plus d'heure, et ils m'ont fait découvrir Speak White. Rien qu'avec ça, j'ai oublié le décalage horaire.