Je vais vous raconter ma journée. Pas parce qu’elle est passionnante, non, mais parce que perdre son temps ça aide aussi à comprendre le monde.
De l’intérêt d’être gentil avec les gens
Aujourd’hui lundi, c’est ma journée Institut
Français de l’éducation + master Architecture de l’Information. Tout ça se
passe à Lyon, dans les divers sites de l’ENS à Gerland. Depuis ma campagne
beaujolaise, je prends donc le TER, et ça se passe plutôt bien en général*.
Mais pas ce matin.
Parce que ce matin à 7h20 le TER était déjà là,
déjà bondé, rapport aux deux trains précédents qui avaient été supprimés par
surprise pour causes matérielles. N’empêche que le train est parti à l’heure,
7h29 pile, est passé à l’heure aux deux gares suivantes jusqu’à ce que ….
Jusqu’à ce qu’un voyageur insulte le
conducteur du TER. Il était sûrement énervé, en retard au travail, et il a confondu son sauveur (le
conducteur du train qui avait fait rouler celui-là malgré les ordres de rester
au dépôt, béni soit-il) avec son tortionnaire, bien à l’abri dans son bureau.
Ben il a tout perdu : le conducteur s’est
vexé, a croisé les bras et refusé de repartir. Nous sommes restés à l’arrêt jusqu’à
ce que le conducteur du train suivant vienne raccrocher ses wagons et prendre
les commandes. Merci voyageur énervé, on a tout perdu avec toi.
Moralité :
1- Un conducteur de TER est un être humain sensible.
Lui c'est Bruno, conducteur TER en Poitou-Charente (source www.maligne-ter.com/) |
2- Même quand tu es énervé, sois
gentil avec les gens sinon ça te retombe sur le nez. Et même rigole avec les
gens, tu vivras plus vieux après avoir pris du bon temps.
Je vous passe l'épisode suivant, celui de l’arrêt total de la ligne D du métro lyonnais, le voyageur
qui a fait un malaise n’a certainement pas eu le temps d’être désagréable avec
quiconque.
De la nécessité d’être connecté dans un cours en ligne qui insiste sur la collaboration
Cet après midi, je retrouvais mes (super)
collègues étudiants du master architecture de l’information. Il faut que vous
imaginiez une douzaine d’étudiants jeunes, beaux, dynamiques et bosseurs,
enthousiastes et tout sauf individualistes**. Et un super master basé sur la
pédagogie de projet et le travail collaboratif, le tout en partie à distance.
Allez, un cadeau à qui me reconnaît sur la photo ! |
Nous avons donc une salle propre (bientôt magnifique) sur le site Descarte de
l’ENS de Lyon, avec un wifi… comment dire ? Si je vous dis famélique, vous
avez une vague idée. Et des prises ethernet toutes neuves que les équipes techniques tardent à
brasser. Sans connexion, pas d’accès à nos superbes documents collaboratifs
pour organiser la suite du travail de mise en ligne de notre superbe reportage
collectif sur le e-learning, avec des interview en vidéo et tout et tout, à
voir très bientôt sur le blog http://archinfo14.hypotheses.org.
D’ailleurs ce serait gentil d’aller voir d’ici dimanche prochain et de laisser
vos comm’, notre évaluation en dépend. Merci d’avance.
Qu’à cela ne tienne, nous voilà partis explorer les 3 sites
de l’ENS de Lyon séparés tout au plus d’un seul petit kilomètre, heurtant au
passage des obstacles administratifs tout à fait fascinants. Personnellement
j’ai (lâchement) renoncé au bout d’une heure. Mais mes camarades ont continué
leur quête, avides de pouvoir enfin s’organiser pour rendre un travail
collectif, fouillé, propre, beau, wouaouw. Je n’en connais pas beaucoup des comment ça.
Moralité
Si on veut faire travailler ses élèves / étudiants***
en groupes et en utilisant les outils et ressources numériques, il vaut mieux
s’assurer qu’ils aient à disposition les moyens de travailler sans galère.
Parce qu’il n’y a rien de plus énervant et démobilisant que d’avoir un projet
passionnant à mener à bien avec des gens formidables, et de voir son élan brisé
par les problèmes techniques et les conneries administratives. Pour nous,
adultes mobiles et autonomes c’est pas grave, on va y arriver. Mais je n’ai pu
m’empêcher d’avoir une pensée pour nos élèves en TPE qui se retrouvent face à
une salle info bondée, une connexion pourrie et un CDI aux ressources
insuffisantes. Ils ont le droit de trouver que l’éduc’ nat abuse grave. Garder
des élèves (et des étudiants) motivés, ça se mérite, ça se travaille. Alors les
collectivités, équipez vite les établissements de davantage de postes-élèves
parce que nos élèves vont venir avec leur matériel, ses virus, vos failles de
sécurité. Et vous, les techniciens de l’ENS, branchez-nous vite nos prises
ethernet parce que là, on se fatigue.
Bon allez, je rentre. P… de journée.
* sauf quand y’a le gars qui sent mauvais. Vous
savez, mes twitterfriends : celui qui a des polos Lacoste et qui lit La
Vie ?
** heureusement que je suis moi aussi dans
cette promo autrement on se croirait dans un roman de Vernon Sullivan.
*** Je ne dis pas « apprenants »
parce que mon copain Jacques n’aime pas ça. Et moi j’aime bien mon copain
Jacques.
1 commentaire:
Des journées pourries comme ça malheureusement on en a beaucoup en terme de transports qui coincent, de cinglés qui hurlent et d'ordis qui débloquent ! Et tu as raison de dire que c'est décourageant !
PS : la bombasse blonde à droit près du sexy montreur de torse (on va tous te reconnaître trop facile)
PPS : n'hésite pas à nous solliciter souvent pour votre travail, ça a l'air super
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